Un défi de taille
Colibris de Matthews, près du Machu Picchu, Pérou Boissonneaua matthewsiiCrédit : Mike LaBarbera(Poids : 105.31 ko) |
La conservation de l'énergie présente un défi physiologique important pour les colibris. Plus un animal est petit, plus il perd sa chaleur. Cependant, plus il est petit, plus il est facile pour l'énergie d'atteindre toutes les parties du corps et de régulariser la température. Le défi de se maintenir à des températures acceptables est particulièrement élevé pour les colibris qui vivent en montagnes, soit pour près de 50 % des espèces. Les variations quotidiennes de température peuvent atteindre plus de 15º C. Certaines espèces, comme le Colibri casqué (Oxypogon guerinii) et le Colibri de Bouguer (Urochroa bougueri) quittent rarement les versants enneigés des Andes situés à plus de 4000 mètres d'altitudes. Au cours des nuits très froides, ils trouvent refuge dans les cavernes ou sous un couvert épais de végétation. Malgré les rigueurs du climat, ils sont bien adaptés à ces régions et se reproduisent avec succès sans trop de compétition. La température corporelle des colibris est habituellement maintenue entre 40° et 42° C.
Battre des ailes
Colibri d'Anna Calypte annaCrédit : Louis Carlos(Poids : 22.36 ko) |
Lorsque la température extérieure est basse, les colibris ont recours à des moyens simples, comme la contraction des muscles, pour produire davantage de chaleur. En augmentant la fréquence des battements d'ailes, mais en réduisant l'amplitude, ils réussissent ainsi à générer davantage de chaleur tout en contrôlant leur vol. Cependant, ce mécanisme exige une dépense énergétique élevée qui doit être compensée par un apport continuel d'énergie.
Un juste équilibre
Espèce non identifiée Crédit : Christomopher(Poids : 59.27 ko) |
Le principal défi des colibris est de réussir à accumuler suffisamment d'énergie de façon à maintenir leur température ; ce qui compense pour la perte encourue. Les colibris sont soumis à des pressions temporelles importantes, ils doivent pourvoir à leur besoin alimentaire quotidien et accumuler suffisamment de réserves pour survivre au jeûne nocturne. La qualité et l'accessibilité de la nourriture sont essentielles. Ce sont les premiers oiseaux à s'activer à l'aube et les derniers à s'arrêter au crépuscule. Les longues périodes d'inactivité entre les repas journaliers sont nécessaires pour réduire au maximum les dépenses énergétiques.
Colibri d'Anna Calypte annaCrédit : Frank Leung(Poids : 49.11 ko) |
Torpeur
Pour arriver à survivre aux nuits froides, les colibris peuvent entrer en état de torpeur. Durant ces périodes, le rythme cardiaque diminue à 50 par minute, alors que la respiration diminue de 50 %. De cette façon, les colibris maintiennent leur température corporelle entre 18° et 20º C, mais ils deviennent léthargiques et incapables de réagir adéquatement aux stimuli externes. Même s'ils risquent ainsi l'attaque des prédateurs, la sauvegarde d'énergie au cours de cette période immobile est considérable, soit près de 60 % de l'énergie totale accumulée pendant la journée. |